À la chocolaterie

Un espace industriel historique, une compagnie de danse contemporaine plusieurs fois primée, un jeune compositeur fribourgeois, un compositeur bâlois expérimenté, un ensemble de solistes de réputation internationale et un chœur de lycéens polyvalent sont réunis dans un projet qui rassemble artistes établis et jeunes prometteurs.

La compagnie de danse DA MOTUS ! a été sollicitée de participer à un projet d’envergure nationale, "Musik im Industrieraum". Les initiateurs du projet, le Studio Klangraum Basel et le Collegium Novum Zürich ont souhaité, pour le volet fribourgeois, et en collaboration avec l’association Eclatsconcerts, y intégrer une dimension chorégraphique. Auparavant, le projet national avait été présenté sur des sites industriels à Baden (Oederlin Areal), à Rorschach (Stickerei-Fabrik Feldmühle) et à Bâle (Silo Bernouilli). Une étape est également prévue en 2017 à Niederurnen (Swisspearl Eternit). À chaque fois, des compositeurs locaux avaient proposé une partition originale créée pour le lieu.

À Fribourg, c'étaient locaux de l’ancien bâtiment de la Chocolaterie Villars qui ont servi de « scène ». Un espace d’environ 125 x 22 mètres, rythmé de colonnes en acier supportant l’édifice en briques des environs de 1900, a inspiré compositeurs et chorégraphes, musiciens et danseurs.

Le programme musical était constitué de deux compositions originales, l’une écrite par Benedikt Hayoz et l’autre par Beat Gysin. Deux pièces du répertoire du Collegium Novum Zürich sont venues compléter la programmation : John Cage, « Variations IV » (1963) et James Tenney, « Form 1 » (1993). La création chorégraphique de DA MOTUS ! s’est élaboré en dialogue étroit avec trois de ces œuvres musicales : les deux créations et la pièce de Cage. Les chorégraphies ont réuni onze danseuses et danseurs professionnels qui avaient pour certains déjà collaboré avec les chorégraphes de la compagnie. La création chorégraphique a mis l’accent sur un échange intense entre les danseurs, l’architecture du lieu, les compositions et les interprètes musiciens et chanteurs. Sa conception s'était déjà faite en amont et en étroite collaboration avec les compositeurs. L’atmosphère et l’histoire du lieu ont également conditionné le travail chorégraphique. La chorégraphie était subdivisée en trois parties, chacune se distinguant par une utilisation spécifique de l’espace.

"Voilà une belle expérience de spectateur, en totale immersion, sans quatrième mur." (La Liberté, 4 octobre 2016, Elisabeth Haas)